Les conditions étaient optimales à notre arrivée sur le terrain de Velizy ce 24 février : grand soleil, belle pelouse (qui se révèlera néanmoins un peu sèche) et adversaires accueillants. Leur encadrant nous fait un petit discours, au coach et à moi : vous savez, mon équipe est jeune, les joueurs savent qu’ils vont prendre 80 pions, je pense qu’ils ne vont pas vraiment jouer leur match parce qu’ils ne vont pas vouloir prendre le risque de se casser contre vous qui avez tout gagné.
Vous pensez bien qu’on s’en est frotté les mains, malgré la surprise. Le message est discrètement passé aux joueurs : ça va nous permettre de faire de la mise en place.
Et puis, je me suis souvenue que le Président de leur club avait posé beaucoup de questions quand je l’avais eu au téléphone sur la compo de notre équipe. Un petit regard sur le classement me confirme qu’on n’est pas face à une équipe de peintres. Leur échauffement est plus que propre (plus que le nôtre en tout cas) : pas un ballon au sol, pas un coup de pied qui passe à côté des perches.
Le doute s’installe et le coup d’envoi arrive : on ne va pas se mentir, on prend la marée pendant 5 minutes. La vérité tombe : grosse intox du staff adverse (voyou !!) qui le reconnaîtra en plus (double voyou !!).
Bon, comme on était quand même meilleur, le danger a vite été écarté : 1er essai marqué par notre 14 à la dixième minute (il en marquera trois pendant le match). Notre 2ème essai suit immédiatement (pour dire, j’avais à peine repris mon souffle que je devais repartir apporter le tee).
Néanmoins, ces adversaires, qu’on a peut-être un peu sous-estimés (mea culpa) nous mettent les bâtons dans les roues. Ils plaquent aux chaussettes (d’ailleurs faudra qu’on travaille l’uniformisation de nos chaussettes), ils déblayent, nous mobilisent dans les regroupements. On encaisse deux essais transformés. Ils nous poussent à la faute et on se fait siffler plusieurs fois (il paraît qu’il faut lâcher le plaqué au sol qu’il a dit l’arbitre). Finalement, l’équipe est sanctionnée : deux cartons tombent coup sur coup. Qu’à cela ne tienne, avec 13 joueurs sur le terrain, on remarque un essai.
Les erreurs continuent, les adversaires résistent aux placages (le coach vous a dit de vous baisser les gars !). Personne ne lâche rien. A un moment, deux Neuilléens font un câlin à un adversaire : je sais pas ce qu’a eu l’adversaire mais de notre côté, nous avons une arcade ouverte et une petite mise en veille.
Finalement, l’équipe gagne, pour la 11ème fois consécutive (score finale : 19-28). Les voyouseries n’auront pas eu raison de nous. Nous avons quand même été rappelés à l’ordre et nous nous en souviendrons : les paroles s’envolent, le jeu marque.
ERZ